Inviato: 21 mar 2005, 10:11
Il momento non è certo dei più felici ma la stampa francese non ci vede poi così male. Questo articolo è stato pubblicato venerdi scorso su Libération. Presenta qualche imprecisione e non nasconde la modestia dei risultati, ma fa anche notare la crescita del movimento in questi ultimi anni. Sarà un ‘brodino’, ma meglio di niente…
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<BR>Rugby. Intégrés dans le Tournoi des six nations depuis cinq ans, les Transalpins n\'ont gagné que trois matchs mais sont sortis de l\'anonymat
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<BR>L\'Italie, nouveau pilier (nuovo pilone) de l\'Ovalie
<BR>Par Dino DIMEO - Rome envoyé spécial
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<BR>L\'Italie, qui recevra le XV de France samedi au Stadio Flaminio de Rome, fête ses cinq années de présence dans le Tournoi des six nations. Si le bilan semble plutôt maigre pour l\'équipe nationale (trois victoires à domicile), l\'entrée dans le Tournoi a plutôt été bénéfique pour l\'image du rugby italien, un sport quasi confidentiel dans ce pays voué corps et âme au foot. Une première victoire d\'entrée face à l\'Ecosse en 2000 avait agréablement surpris le monde de l\'Ovalie et alimenté la boulimie d\'une Italie qui gagne. Les unes des journaux s\'étaient emparées immédiatement de l\'exploit et les chaînes de télévision avaient tendu l\'oreille, intriguées par un sport jugé barbare et incompréhensible pour 80 % de la population. Depuis, tout a évolué.«Ce qui était impensable il y a cinq ans, c\'est la télévision, rappelle Fabrizio Gaetaniello, le directeur sportif de la fédération italienne, ancien international. Aujourd\'hui, il y a trois chaînes de rugby. La 7, Sky Italia et Sport International retransmettent le Tournoi, les test-matchs, le championnat et la Coupe d\'Europe en direct. Sept heures de direct par week-end alors qu\'avant, il fallait presque payer pour passer à la télévision.» Giancarlo Dondi, le président, rappelle de son côté que, pour les premiers matchs, il demandait aux chaînes de ne pas les diffuser en direct. «Nous avions peur de ne pas remplir, précise-t-il. Aujourd\'hui, on pense à agrandir le stade Flaminio, car, avec 29 000 spectateurs, nous jouons à guichets fermés.» Les matchs font de bonnes audiences (1 million de téléspectateurs en moyenne, 3 millions pour la venue du pays de Galles).Convoitises. Depuis cinq ans, l\'équipe d\'Italie a bien essayé de tenir son rang, mais la tâche est encore difficile. Le rugby est un sport jeune, moins bien structuré que dans les autres nations. Mais il progresse vite. En plus de ces droits télé inespérés, le XV d\'Italie a été l\'objet de convoitises de la part des sponsors. Le dernier en date ? Jaguar, marque prestigieuse de l\'industrie anglo-saxonne. «Dès que nous avons su que l\'Italie allait entrer dans le Tournoi 2000, j\'ai contacté la fédération, explique Jonathan Lewis, le PDG de la filiale italienne. L\'équipe avait déjà un sponsor maillot mais nous sommes entrés en temps que partenaire.» Deux ans plus tard, le maillot bleu était frappé du félin bondissant, faisant la fierté de cet ancien rugbyman anglais, depuis quinze ans à la tête de Jaguar Italia. «Si nous avions choisi une équipe anglo-saxonne, cela aurait pu être mal pris, continue le manager. En optant pour l\'Italie, nous ne faisons pas de jaloux.» Il se trouve, en plus, que l\'Italie figure au troisième rang des ventes de Jaguar derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.En terme de retombées, la marque n\'a pas à se plaindre. «La voiture est quelque chose d\'émotif en Italie, dit-il. Conjuguer notre image à un sport dynamique et agressif pourrait nous permettre de toucher un public un peu plus jeune.» Et, si les résultats ne sont pas encore totalement au rendez-vous, Jon Lewis relativise le médiocre bilan italien : «La France est aussi passée par là. Entrée en 1910, elle a gagné son premier match l\'année suivante. Le deuxième, c\'était en 1920 et le premier Tournoi en 1954. Il faut être plus patient.»L\'attente de l\'exploit. Le pays possède déjà de nombreux nids à rugby comme la Vénétie, les régions du Centre ou la Sicile et la Sardaigne. Ce que Fabrizio Gaetaniello appelle des taches de léopard. «Mais la base doit devenir plus large, précise-t-il. Nous avons besoin d\'un grand mouvement amateur doté d\'une structure régionale forte. Il faut aussi investir en formation, sensibiliser les profs de gym au rugby, ce qui n\'est pas encore le cas. Sans compter que nous manquons encore de terrains.» Le président Dondi, ancien joueur de Parme dans les années 50, attend lui aussi l\'exploit même s\'il s\'est engagé sur des orientations à long terme. La manne venant du Totocalcio a fondu et les petites fédérations ont dû s\'organiser autrement. «On a eu la chance de grandir pauvres. Du coup, on a appris à gérer attentivement notre budget», dit-il. En tout, 22 millions d\'euros par an pour faire tourner une fédération de 40 000 licenciés qui ne paye ni son siège du Stadio Olimpico, propriété du Coni (le comité olympique), ni ses 37 employés fédéraux, eux aussi dépendants du Coni.Bière au stade. Pour la venue du XV de France, la campagne publicitaire dans les transports publics de la capitale ne passe pas inaperçue. Un petit livre dans lequel figurent les règles du jeu a également été distribué par le sponsor. Rien n\'est laissé au hasard, bien que les affiches se trouvent noyées dans l\'effervescence électorale. Mais faire connaître en Italie un sport qui ne gagne pas restera difficile. En attendant, les passionnés comptent sur l\'image bon enfant des supporters. Même la police a compris que ce n\'étaient pas les mêmes qu\'au foot et même la bière a été autorisée au stade. Il faudrait juste qu\'ils adoptent un chant qui s\'entende jusqu\'à la Piazza del Popolo toute proche.
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<BR>Rugby. Intégrés dans le Tournoi des six nations depuis cinq ans, les Transalpins n\'ont gagné que trois matchs mais sont sortis de l\'anonymat
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<BR>L\'Italie, nouveau pilier (nuovo pilone) de l\'Ovalie
<BR>Par Dino DIMEO - Rome envoyé spécial
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<BR>L\'Italie, qui recevra le XV de France samedi au Stadio Flaminio de Rome, fête ses cinq années de présence dans le Tournoi des six nations. Si le bilan semble plutôt maigre pour l\'équipe nationale (trois victoires à domicile), l\'entrée dans le Tournoi a plutôt été bénéfique pour l\'image du rugby italien, un sport quasi confidentiel dans ce pays voué corps et âme au foot. Une première victoire d\'entrée face à l\'Ecosse en 2000 avait agréablement surpris le monde de l\'Ovalie et alimenté la boulimie d\'une Italie qui gagne. Les unes des journaux s\'étaient emparées immédiatement de l\'exploit et les chaînes de télévision avaient tendu l\'oreille, intriguées par un sport jugé barbare et incompréhensible pour 80 % de la population. Depuis, tout a évolué.«Ce qui était impensable il y a cinq ans, c\'est la télévision, rappelle Fabrizio Gaetaniello, le directeur sportif de la fédération italienne, ancien international. Aujourd\'hui, il y a trois chaînes de rugby. La 7, Sky Italia et Sport International retransmettent le Tournoi, les test-matchs, le championnat et la Coupe d\'Europe en direct. Sept heures de direct par week-end alors qu\'avant, il fallait presque payer pour passer à la télévision.» Giancarlo Dondi, le président, rappelle de son côté que, pour les premiers matchs, il demandait aux chaînes de ne pas les diffuser en direct. «Nous avions peur de ne pas remplir, précise-t-il. Aujourd\'hui, on pense à agrandir le stade Flaminio, car, avec 29 000 spectateurs, nous jouons à guichets fermés.» Les matchs font de bonnes audiences (1 million de téléspectateurs en moyenne, 3 millions pour la venue du pays de Galles).Convoitises. Depuis cinq ans, l\'équipe d\'Italie a bien essayé de tenir son rang, mais la tâche est encore difficile. Le rugby est un sport jeune, moins bien structuré que dans les autres nations. Mais il progresse vite. En plus de ces droits télé inespérés, le XV d\'Italie a été l\'objet de convoitises de la part des sponsors. Le dernier en date ? Jaguar, marque prestigieuse de l\'industrie anglo-saxonne. «Dès que nous avons su que l\'Italie allait entrer dans le Tournoi 2000, j\'ai contacté la fédération, explique Jonathan Lewis, le PDG de la filiale italienne. L\'équipe avait déjà un sponsor maillot mais nous sommes entrés en temps que partenaire.» Deux ans plus tard, le maillot bleu était frappé du félin bondissant, faisant la fierté de cet ancien rugbyman anglais, depuis quinze ans à la tête de Jaguar Italia. «Si nous avions choisi une équipe anglo-saxonne, cela aurait pu être mal pris, continue le manager. En optant pour l\'Italie, nous ne faisons pas de jaloux.» Il se trouve, en plus, que l\'Italie figure au troisième rang des ventes de Jaguar derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.En terme de retombées, la marque n\'a pas à se plaindre. «La voiture est quelque chose d\'émotif en Italie, dit-il. Conjuguer notre image à un sport dynamique et agressif pourrait nous permettre de toucher un public un peu plus jeune.» Et, si les résultats ne sont pas encore totalement au rendez-vous, Jon Lewis relativise le médiocre bilan italien : «La France est aussi passée par là. Entrée en 1910, elle a gagné son premier match l\'année suivante. Le deuxième, c\'était en 1920 et le premier Tournoi en 1954. Il faut être plus patient.»L\'attente de l\'exploit. Le pays possède déjà de nombreux nids à rugby comme la Vénétie, les régions du Centre ou la Sicile et la Sardaigne. Ce que Fabrizio Gaetaniello appelle des taches de léopard. «Mais la base doit devenir plus large, précise-t-il. Nous avons besoin d\'un grand mouvement amateur doté d\'une structure régionale forte. Il faut aussi investir en formation, sensibiliser les profs de gym au rugby, ce qui n\'est pas encore le cas. Sans compter que nous manquons encore de terrains.» Le président Dondi, ancien joueur de Parme dans les années 50, attend lui aussi l\'exploit même s\'il s\'est engagé sur des orientations à long terme. La manne venant du Totocalcio a fondu et les petites fédérations ont dû s\'organiser autrement. «On a eu la chance de grandir pauvres. Du coup, on a appris à gérer attentivement notre budget», dit-il. En tout, 22 millions d\'euros par an pour faire tourner une fédération de 40 000 licenciés qui ne paye ni son siège du Stadio Olimpico, propriété du Coni (le comité olympique), ni ses 37 employés fédéraux, eux aussi dépendants du Coni.Bière au stade. Pour la venue du XV de France, la campagne publicitaire dans les transports publics de la capitale ne passe pas inaperçue. Un petit livre dans lequel figurent les règles du jeu a également été distribué par le sponsor. Rien n\'est laissé au hasard, bien que les affiches se trouvent noyées dans l\'effervescence électorale. Mais faire connaître en Italie un sport qui ne gagne pas restera difficile. En attendant, les passionnés comptent sur l\'image bon enfant des supporters. Même la police a compris que ce n\'étaient pas les mêmes qu\'au foot et même la bière a été autorisée au stade. Il faudrait juste qu\'ils adoptent un chant qui s\'entende jusqu\'à la Piazza del Popolo toute proche.
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